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Drôle de rêve...

                       

Vendredi 4 mai 2007 22:25

 

Ah! Mes chers,

 

Drôle de rêve la nuit dernière;  et de m'en souvenir paraît encore plus étonnant, ou du moins les quelques bribes qui ne font d'ailleurs qu'ajouter à l'incohérence de tous rêves.

Un mariage, une table, longue table genre vin d'honneur aux couleurs vertes couleur de la haie contre laquelle elle file. De nombreux invités placés  devant cette desserte, invités tout à coup divisés par deux, plus personne à partir du milieu... des promeneurs n'ayant rien à voir avec la manifestations... Pfff envolés ! Une cohorte de serveurs défilent avec de sympathiques   bouteilles   de   champagne à l'étiquette engageante...   qu'ils ne débouchent pas !... Puis deux personnes, des collègues de travail, d'anciens collègues dirons-nous, invités à ce vin d'honneur... je veux leur parler : impossible de mettre la main dessus... introuvables ! eux aussi n'existent plus ! Disparus !... sans raison, aucune explication cartésienne... hop ! plus personne ! Bientôt tout le monde se retrouve dans une salle, à l'étroit, la salle est petite, une porte à demi ouverte donne sur une rue... puis plus rien. Un rêve quoi, comme tout rêve on ne retient que des images, des situations sans suite quand subitement la réalité éclate au grand jour du matin qui vous a réveillé, la pensée émerge de l'oreiller et rapidement tout disparaît, les exploits nocturnes s'évaporent pour ne laisser parfois, comme ce vendredi matin, que quelques vagues imprécisions sur des évènements confus, bizarres, abracadabrants...

Bon, restons dans le rêve et retournons à nos exploits antillais et réels... quoique...

 

Compte-rendu (troisième - action):

 

  • Aujourd'hui expédition en forêt, direction Pointe Noire. Route très accidentée longeant la côte, succession de descentes et surtout de montées (dans ce sens) n'ayant rien à envier aux déclivités de nos Pyrénées ou de nos Alpes; la montée du Ventoux ne peut être qu'une promenade de santé face à cette sortie de Ferry ou de Baille Argent  et les virages paraissent de sérieux concurrents à la côte niçoise ou à l'arrivée au col de Tende. Notre véhicule à le bonheur de posséder la "clim" très appréciée des quatre passagers et plus particulièrement de Shimel et Landre qui à l'arrière suent et soufflent si par malheur celle-ci montre des signes de faiblesse, et Pol est là pour veiller à son efficacité maximum. Malheureusement climatisation et performance du moteur ne semblent pas aller de pair, et dès que l'attaque d'une montée est engagée notre diligence s'essouffle et nos chevaux rechignent à l'effort tout à coup insurmontable. Près de s'arrêter, à l'article de la mort - Landre, Shimel et Lajo se voient déjà exténués, poussant le corbillard vers sa dernière demeure, la mouche du coche n'ayant aucune influence sur leur physique ou leur moral - Pol joue avec les vitesses et le bouton commandant cette climatisation à la fois indispensable mais consommatrice d'énergie, notre patache n'est pas loin de rendre l'âme ! Aux grands maux les grands remèdes, décision est prise par le pilote avisé expert en gymnastique manuelle et pédestre, "clim" à la descente, arrêt d'icelle à la montée. Et c'est ainsi que poussivement ou allègrement selon les évolutions routières notre guimbarde aux allures d'omnibus ou de flèche (wallonne) gravit ou déboule au gré des aléas kilométriques.

Pointe Noire est enfin derrière nous; environ cinq kilomètres plus loin, à Mahaut, nous nous engageons sur la route de la Traversée. passons Les Mamelles (ni vache, ni baigneuse en vue pourtant...) pour atterrir  et nous poser au niveau de la Maison de la Forêt dans un nouveau monde aux allures surprenantes : lilliputiens au pays de Brobdingag.

On n'ose imaginer la faune dans ce cadre où nos plantes décoratives métropolitaines prennent des dimensions  faramineuses et inadmissibles  face à  ceux qui peinent tant pour parvenir à exhiber avec mille soins, mille attentions, de pauvres potées supportant de pitoyables individus rabougris, fatigués, défraîchis pour ne pas dire complètement décatis. Cette bonne santé, là à nos pieds, ou plutôt au-dessus de nos têtes, est une provocation insupportable, une déclaration de guerre. Ficus, aralias, dracaenas et autres philodendrons envahissent le paysage, la vue, l'oeil. Il faut du recul aux appareils photographiques pour embrasser la totalité d'un spécimen. J'imagine la petite Lajo dans une feuille de philodendron et cela me rappelle la comptine :

 

Roudoudou n'avait pas de femme

Il en fit une avec sa canne

Il l'habilla de trois feuilles de choux

Voici la femme de Roudoudou...

 

...ici deux sont de trop, je crois qu'une seule feuille suffit ! Et en plus faire deux trous pour les yeux paraît indispensable si je ne veux pas qu'elle marche à l'aveugle, la feuille dépasse la tête d'une demi toise. Shimel veut un document, se poste devant un aralia dont elle n'atteint pas le tiers de la hauteur : photo ! de quoi épater les copines. A une encablure, un pont suspendu au-dessus d'un torrent, fait de cordes et de planches; Landre se lance à l'assaut de l'élément instable, fait le singe, rue dans les brancards, s'imagine en Indiana Jones jouant dans les Aventuriers de l'Arche perdue, se voit servant à sa Shimel un consommé où flotte des yeux de macaques... lui n'aime pas le potage, soudainement glisse dans la carrée et se rattrape tant bien que mal au bastingage. Cinquante pieds plus loin la terre ferme le récupère encore tout heureux de son "exploit" improvisé dont il proclame la préméditation... et prend un gadin  : le sol humide traversé de racines apparentes et traîtresses  ramène à sa juste valeur le valeureux téméraire !

Une petite marche sous la canopée, les  troncs des fromagers et des gommiers géants, des châtaigniers, acajous et autres acomats aux racines surprenantes disparaissent tout là-haut. Des fougères arborescentes aux parapluies déployés assombrissent un peu plus ce havre où de rares oiseaux osent faire entendre leurs appels. Lianes et plantes épiphytes monopolisent tous les supports imaginables et même inimaginables : ne voit-on pas des orchidées à l'assaut et tout au haut des piliers de notre pont suspendu ! Une photo au flash (de rigueur) avec Lajo et Landre installés au milieu de ce qui ressemble à un berceau "dans" la base d'un tronc d'acomat boucan; vu la taille de Lajo les proportions de l'enfant dans son landau sont respectées. Je ne parle pas de Landre qui veut profiter de l'occasion pour réclamer un biberon... de rhum, bien entendu.

Rapide excursion, nous ne sommes pas vraiment équipés pour une marche de longue haleine, d'autant que celle-ci , malgré un taux d'hygrométrie maximal et une respiration contrôlée, présente  des signes avant-coureur d'assèchement prononcé. L'eau (puisqu'il faut l'appeler par son nom) embarquée dans la soute de notre caravelle n'est déjà plus de première fraîcheur, même si, Pol, toujours avisé, a pris soin d'envelopper le contenant d'un journal humide pour ralentir les effets néfastes de la température environnante. Le planteur du soir sera le bienvenu.

Le retour à notre base s'effectue dans les meilleures conditions, ou presque. Clim, pas clim, re- clim, la technique est bien en main. Les passagers calmes au début (clim) continuent à admirer le paysage, sollicitent un nouvel arrêt pour introduire dans leur boîte à pixels quelques immenses bouquets de gigantesques bambous qui encadrent par moment notre voie royale, commentent la halte précédente. Puis quelques ronchonnements, tout d'abord imperceptibles, bientôt plus précis à l'adresse du cocher (pas clim). Les réclamations s'estompent (re-clim), refont surface (pas clim) pour disparaître définitivement (clim permanente). Enfin le quatuor recomposé, les rodomontades de nos trois dissidents ne sont plus que souvenirs, aborde la dernière montée (pas clim pourtant) : le planteur est à portée de gorge.

Une nouvelle strate de souvenir sur les couches engrangées précédemment, cela s'arrose. Et même si tous les motifs sont bons pour vider plutôt deux verres qu'un, la réalité d'une prévention à une déshydratation certaine en cas de négligence nous conduit, au moins Landre et Pol, à cette garantie sur la vie.

 

Bonne nuit, faites de beaux rêves.

 

Morphée de Picpus

 


 
                   Copyright   Courrier Pol Ernaz  

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