|
|
|
Langue Française
Mots rares ou oubliés :
Humour et fantaisie |
||
|
Une vache ! |
||
|
Dimanche 22 mars 2009 19:14 Une vache !
Je vous envoie une vache. Sa
photo : clic sur
Pourquoi une vache me direz-vous?
... POURQUOI PAS ? Et voilà une réponse qui ne souffre aucune réplique.
Je la trouve plus sympathique (et plus tangible) que ce bœuf gras nantais qui d'ailleurs n'a plus refait surface, ni donné signe de vie, depuis des lustres et belle lurette réunis. Alors que la mi-carême bat son plein... mais où sont les neiges d'antan et les bovins d'aujourd'hui?
De plus c'est une vache clown - d'une longue lignée de vaches clown de mère en fille : il suffit d'observer attentivement le mufle de son rejeton (à l'extrême gauche de la photo) qui arbore fièrement l'emblème de sa spécificité - espèce en voie de disparition: qui plus est avec des cornes, ce qui ne gâche rien (disait un plâtrier des mes amis). Entre parenthèses, nous militons ardemment pour que cesse cette pratique indécente qui consiste à éliminer ce qui les caractérise. Sans ces attributs comment voulez-vous que ce défendent nos chères vachettes devant les vacheries du taureau de la tribu toujours prêt à profiter de cette prédominance que leur confèrent - pensent-ils - leurs propres attributs masculins. Maigre consolation pour nos laitières sans la moindre cornicule qui pourrait démontrer que face à leur fragilité et leur vulnérabilité ce roi de pacotille serait l'unique cocu, étant seul à exhiber ces excroissances cornières. Et pourtant, les faits attestent l'inverse ! Fermons la parenthèse. Revenons à notre animal de cirque qui, cerise sur le gâteau, affiche un numéro gagnant en boucle d'oreille : vous devriez tous jouer le 8458 lors de vos prochains essais lotoesques (que serait la langue française sans l'ajout de barbarisme... je vous le demande? Mais ne répondez-pas.)
Donc cette vache JE VOUS LA LIVRE EN CADEAU !!!
Je sais, vous êtes nombreux, il ne tient qu'à vous de décider du boucher qui voudra bien vous la couper en tranches: le sujet est de taille respectable, chacun aura sa part. Je peux d'ailleurs exécuter moi-même en personne avec mon accord unanime exclusif et intrinsèque (qui peut en cacher un autre même mouillé) à la distribution des différents morceaux :
un jarret pour Edouard, cela lui rappellera sa dernière participation au semi-marathon de Franchouillette-les-Pins et de son claquage au dernier kilomètre; du plat de côte pour son copain Simon qui lâcha prise dans la dernière montée du parcours sur la même épreuve, les mauvaises langues prétendent qu'il fut battu à plate couture, d'où ce choix; un cœur de rumsteck pour Edmond qui en a un "grand comme ça"... de cœur bien sûr; un filet pour Antoine adepte du tennis; une aiguillette baronne pour Anaïs-Oriane-Adelaïde de la Mothe Tubérine une bavette de flanchet pour Yvette qui ne flanche jamais devant l'adversité et spécialiste des conversations de pas de porte, de la poitrine pour Clémentine qui en manque un peu, le paleron pour Gaston toujours un peu fauché; la hampe à Victor, unique survivant (caché, car il croit encore l'envahisseur à sa porte) de la der des ders et de ce fait ultime porte-drapeau du quatrième régiment d'infanterie de marine au vin blanc; un rond de gîte dans la noix à Eugène qui n'en a plus. Aventurier à la Belle Epoque, on ne sait si la cause provient d'un tir de mitrailleuse quand il était mercenaire au profit d'un général d'opérette au Honduras, ou s'il les perdit dans une rixe au couteau dans un bouge de Macao; une boule de macreuse pour Clément entomologiste reconnu pour ses travaux sur les anatidés et plus particulièrement les melanitta fusca; allez savoir pourquoi? un morceau de mouvant pour Gontran le distrait qui se perdit un jour en plein milieu des sables du Mont Saint-Michel; l'onglet pour Anicet spécialiste informatique (comprenne qui veut); une araignée pour Renée arachnophobe incurable. Cela lui fera les pieds qu'elle n'hésite pas à mettre sur la table à la seule vue de cet insecte qui en possède huit, même s'il s'agit d'un simple faucheux; la poire pour Victoire qui gobe tout y compris les oeufs. une aiguillette pour Paulette dont le mari l'avait quelque peu nouée le soir de ses noces : ou le manque d'entraînement, ou trop d'entraînement avec une entraîneuse de conditions douteuses soutenue par un individu à l'air louche et au regard torve cousin d'un grillot de très basse extraction qui lui jeta un sort; un filet mignon pour Philippon, ancêtre de Louis de Maugiron, attaché de père en fils (ce qui peut paraître surprenant, mais après tout une chute accidentelle, ou un égarement passager n'est jamais à exclure... que celui qui n'a jamais...) au service du roi; du jumeau pour Castor et Pollux, il ne saurait en être autrement, témoins par le passé d'une pêche miraculeuse précédemment relatée dans une chronique précédente. du collier pour Augustin reconnu pour sa franchise, samaritain des chats en goguette et des chiens perdus; un dessus de palette pour Paulette qui bosse comme un homme avec son trente-cinq tonnes, et comme Paulette n'est pas une mauviette, qu'il lui faut du concret dans son assiette, nous mettrons la palette entière qu'elle puisse conduire à bon port les six douzaines que comporte son chargement: une entrecôte pour Marius, il en aura besoin après son double pastis; un milieu de train de côtes pour Olive depuis peu affecté au tri à la gare de Vierzon. Et nous prendrons un train de mesures pour qu'il puisse rejoindre sans encombres son copain Marius en gare de Pagnol-les-Thuyas où l'arrêt devient obligatoire à chacune de ses descentes : il n'est pas question qu'il prenne le risque de se casser les côtes en sautant du train en marche. du gîte pour Hippolyte ancien militant et membre actif permanent du sauvetage en mer sur les bateaux en détresse. de la tende de tranche pour Solanche, pardon Solange qui en fait son ordinaire tous les dimanches; nous n'allons tout de même pas lui ôter la tranche de la bouche. un rond de tranche grasse pour Agathe, elle a besoin de se remplumer. un morceau dans le merlan pour Ferdinand ancien coiffeur au port de Lorient; cela le changera du poisson : il était souvent payé en sardines ou maquereaux à l'arrivée des chalutiers; du museau pour le beau Thibault que tout le monde aime bien. Père de huit jeunes gamins et gamines bien élevés qui lui font la bise matin et soir; pour lui le museau est dans le ton et du thon il en a à revendre vu qu'il est aussi pêcheur basé au port de Lorient où sévissait Ferdinand qui en avait ras la casquette du thon de Thibault heureusement devenu rapidement imberbe et chauve. Y'a quand même un bon Dieu pour les coiffeurs qui en ont marre du poisson.
les cornes en cadeau pour les retardataires. Privilégiés, malgré tout, ces derniers : la rareté annoncée de ces trophées dans un futur proche leur conférant une nouvelle valeur sûre parmi les prochaines curiosités proposées chez Sotheby 's. le cuir pour l'équarisseur. Qu'il s'en fasse des bottes de sept lieues, des croquenots de montagnard, un sac à main (grand) pour sa dulcinée (grande ou petite, peu importe, ce n'est pas notre affaire), un sac à patates (de haute qualité, donc plutôt pour des pommes de terre aristocratiques telles que les Belles de Fontenay ou les Pompadour), un manche de pioche ou un bracelet péruvien, toute liberté lui est adjugé, ce sera sa seule et unique rémunération, mais de taille convenez-en.
Enfin, un après-midi bien rempli fait de générosité et d'altruisme. Aussi m'attribuerai-je les deux oreilles et la queue pour cet exploit modèle d'abnégation, de bienfaisance et de xénophilie bovine (pas pour la vache coupée en morceaux) envers d'improbables lecteurs.
P.S. Sans réactions de la part d'hypothétiques et aléatoires correspondants au cours du mois à venir, je garde la vache pour moi et entière; ce sera tout à son bénéfice. Il lui restera - à la vache - la question lancinante de définir les destinataires de sa reconnaissance éternelle. Au non-lecteurs qui lui auront sauvé la vie ou à Pol qui aura différé de façon définitive ou temporaire l'exécution de son exécution. La décision reste en suspens.
VOILA... c'était le quart d'heure colonial de sire Pol qui vous le sert avec un quart de vin, car si devin je ne suis, du vin j'en ai et comme Pilate j'ai les mains un peu grasses à la suite de cette distribution carnée, aussi me levais-je pour me laver les mains et boire un coup à la santé... de la vache; c'est elle, moi, et non vous qui en avons le plus besoin. AMEN
On tuait le veau
gras et l'on faisait la
noce. - Et la vache disait: «Ca va
bien! ça va bien! - Ces gens
qui retrouvent
leur gosse - Commencent
par tuer le mien.» |
|
Polernaz: Tragicomédien - Langue Française : La Saga du H aspiré - Abracadabrantesque - Mots rares ou oubliés : Textes de A à K - Locutions latines
Lettres du Liban - Sans mobile apparent : Correspondances... sans gare - Humour et fantaisie : Le "Défasé" - Journée fofolles - Dacmania -
Mites au logis Babouches - Versifications - Photos Insolites - Chansons : "La Cocaille" - Devoir de Mémoire : Journal d'un appelé - Lettre d'Algérie - Famille Dandé
)